Dévoilée vendredi 14 février, la grille tarifaire du prochain concert de Booba à Paris fait sursauter. Voir le rappeur sur la scène de Paris La Défense Arena en octobre coûte jusqu’à 1 200 euros ! Pour ce prix stratosphérique, rarement atteint en France,
le spectateur sera assis en « catégorie diamant ». Ce tarif donne droit à des boissons et des snacks dans un salon privatisé. Il recevra un « produit dérivé exclusif », mais on ne sait pas lequel. Sont également compris un tour de cou au bout duquel pend le billet, une photo prise avec l’artiste qui passera rapidement dans une pièce pour un « meet & greet » à l’américaine et une place de parking à 5 minutes à pied.
Mais attention, même pour 1 200 euros, pas question d’espérer un « accès backstage » comme y auront droit les invités personnels de Booba.
Le reste des tickets est proposé dans une fourchette de prix assez serrée et pas vraiment bon marché : de 70 euros pour les places les plus éloignées de la scène à 149 euros. Les billets pour la fosse encore disponibles se négocient, eux, entre 75 et 95 euros.
Pour ceux qui en doutent encore, Booba annonce de toute façon la couleur dans la communication organisée sur le concert : « La piraterie n’est jamais finie ».

Les tarifs des concerts sont fixés conjointement par l’artiste, son management et le tourneur qui réserve la salle et gère la logistique. Généralement, l’artiste demande un « minimum garanti » au producteur, soit un cachet fixé avant même l’ouverture de la billetterie. Puis il touche un pourcentage sur les places vendues. Nicola Sirkis d’Indochine est ainsi connu pour demander des minimums garantis élevés aux producteurs tout en imposant des prix de places raisonnables. Pour le producteur qui a accepté de signer avec lui, l’équation devient alors compliquée. Nicola Sirkis, qui critique volontiers les prix prohibitifs de places de concert, s’y retrouve toujours.
Dans le cas de Booba, le concert d’octobre est coproduit par Arachnée productions (M Pokoro, Pascal Obispo, Christophe Willem…) et Tallac records, la société personnelle de Booba. À 48 ans, Booba de son vrai nom Elie Yaffa est un artiste doublé d’un homme d’affaires. Mais voilà : les stars qui exigent des tarifs prohibitifs ne rendent pas service aux autres artistes. Le spectateur n’a pas un porte-monnaie extensible à l’infini. Être essoré par une star qu’on rêve de rencontrer impose de se passer de concerts d’autres artistes.