Toute sa vie, Charlotte Valandrey s’est battue. Dès l’âge de 18 ans, la comédienne révélée dans les années 80 par le film Rouge Baiser apprend qu’elle est séropositive. Une nouvelle qui aurait pu briser n’importe qui.

Mais Charlotte, elle, a choisi de se relever, d’affronter la maladie, et surtout, de parler. En 2005, elle bouleverse la France en publiant L’amour dans le sang, un livre témoignage d’une honnêteté rare, où elle raconte son parcours de femme, d’artiste, et de survivante.

C’est dans ce récit qu’elle révèle un détail qui hantera les esprits pendant des années : elle aurait contracté le VIH auprès d’un « prince gothique », musicien d’un groupe très célèbre des années 80.

Malgré la curiosité, malgré les pressions, elle refusera toujours de révéler son identité. Même à l’approche de la mort. « Je ne dirai jamais qui il était, j’aurais des problèmes », confiait-elle. Une phrase qui en dit long sur le poids du secret, mais aussi sur la force de caractère de cette femme profondément pudique.

Très vite, les rumeurs ont enflé. Beaucoup ont évoqué Stéphane Cirque, frère jumeau du guitariste Nicolas du groupe Antoshine, mort en 1999. Ce dernier a toujours nié ces allégations, affirmant que son frère n’avait eu qu’une brève liaison avec Charlotte. Mais la comédienne est restée évasive, entretenant volontairement le mystère.

Au-delà des noms, ce qui reste, c’est le combat. Charlotte Valandrey n’a jamais cessé de lutter contre la maladie, la stigmatisation, et le destin. En 2003, elle devient la première patiente séropositive à recevoir une greffe du cœur – une prouesse médicale et un symbole d’espoir. Mais son corps, affaibli par des années de traitements et d’épreuves, rejettera une seconde greffe en juin 2022. Elle s’éteindra un mois plus tard, le 13 juillet 2022, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, à seulement 53 ans.

Elle repose désormais à Pléneuf-Val-André, en Bretagne, là où tout a commencé. Un retour aux sources, empreint de sérénité. Jusqu’au bout, elle aura gardé le silence sur l’identité de l’homme qui a changé sa vie à jamais. Était-ce un dernier geste de pudeur ? De dignité ? Ou peut-être même de pardon ?

Car malgré tout, Charlotte Valandrey n’a jamais exprimé de haine. « Je pardonne à la personne qui m’a contaminée », affirmait-elle. Un message puissant, à l’image de cette femme qui n’a jamais cessé de se battre, avec grâce, courage et sensibilité. Partie trop tôt, elle laisse derrière elle un exemple de résilience, une leçon de vie, et une empreinte indélébile dans le cœur de ceux qui l’ont aimée.

Comme le dit si bien l’adage : “Ce sont souvent les meilleurs qui partent les premiers.”